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En dépit d’une blessure contractée cet hiver, d’un programme partagé entre les épreuves d’eau libre et les rendez-vous en bassin, le Français David Aubry a confirmé l’étendue d’un potentiel que l’on peine à appréhender totalement en s’adjugeant la quatrième place du 1 500 m nage libre des championnats du monde de Gwangju (dimanche 28 juillet). Quatre jours après sa médaille d’argent sur 800 m nage libre, l’élève de Philippe Lucas a explosé son record personnel de neuf secondes (14’54’’42) et rafraîchi dans le même temps la référence nationale qui appartenait depuis les Jeux Olympiques de Rio (2016) à son partenaire d’entraînement, Damien Joly (14’44’’72 contre 14’48’’90). En l’espace d’une quinzaine coréenne, le natif de Saint-Germain-en-Laye vient de prendre une nouvelle dimension, celle d’un prétendant au podium olympique. Verdict dans un an, à Tokyo, où le spécialiste des longues distances piaffe déjà de défier le monde.

Quel sentiment l’emporte à l’issue de cette finale ?

La satisfaction ! Je fais encore une superbe course aujourd’hui (dimanche 28 juillet). Je ne pensais pas réaliser ce temps-là. Hier (samedi 27 juillet), j’étais encore fatigué par le 800 m nage libre (mercredi 24 juillet). J’étais encore dans l’euphorie. Il a fallu que je me remette dedans. Faire ce temps aujourd’hui, c’est juste fou, incroyable ! J’explose aussi le record de France de quatre secondes, c’était mon partenaire d’entraînement qui l’avait (Damien Joly). Je suis vraiment très satisfait de terminer mes championnats du monde sur cette performance.

Le fait de nager à la ligne 1 ne t’a-t-il pas empêché de te mêler à la lutte pour le podium ?

Je ne savais pas trop où en étaient les autres. Je voyais les trois devants et puis c’est tout. Je ne me faisais quand même pas trop de souci. Je savais qu’on nageait vite, et puis Henrik Christiansen (ligne 2), c’est quand même un client. Il a fini deuxième sur 800 m nage libre (mercredi 24 juillet). Aujourd’hui, je le bats au sprint, c’est vraiment cool (sourire)… L’Allemand (Florian Wellbrock) a été le meilleur sur cette finale, mais l’année prochaine, je ferai tout pour le battre. Je sais que j’en suis capable !

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Tu n’en as pas « marre » de piquer les records de Damien Joly ?

Ah non, pas du tout (rire)… J’adore nager vite ! Si je pouvais nager vite tout le temps, ce serait parfait, surtout l’année prochaine. Si je progresse encore de neuf secondes aux JO de Tokyo, ça me va très bien (sourire)

Ce qu’il y a de certain, en tout cas, c’est que tu n’auras pas fait le déplacement en Corée du Sud pour rien !

C’est vrai que j’ai fait des courses incroyables. Je dois vous avouer que je ne m’attendais pas à ça. Mais j’ai travaillé très dur pour en arriver là. Ça n’a pas été facile toute l’année, surtout que j’ai été blessé pas mal de fois, mais réaliser pareilles performances sur ces championnats, c’est vraiment satisfaisant.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Et maintenant ?

Maintenant, je vais prendre de bonnes vacances pour récupérer avant de repartir à l’entraînement pour aborder l’année olympique en pleine forme.

Et retravailler encore plus fort avec Philippe Lucas.

Oh ça, vous savez, je ne me fais pas de soucis (sourire)… Philippe va tout faire pour que j’atteigne le plus haut niveau. Je compte vraiment sur lui. Il croit en moi et je suis content de l’avoir comme coach. Je ne pourrais pas avoir mieux.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

L’année prochaine, aux Jeux, les épreuves de bassin se nageront avant les courses d’eau libre. Est-ce que cela peut changer quelque chose dans ta manière d’aborder la compétition ?

Non parce que le bassin va me dérouiller pour attaquer les épreuves d’eau libre en pleine forme. Je sais que j’aurai la fraîcheur dans les bras et dans les jambes. Je pourrai aller chercher quelque chose sur le 10 km. Aucun souci là-dessus. Je serai prêt !

Et comment faire, compte-tenu de l’intensité des entraînements de Philippe Lucas, pour ne plus être blessé à l’avenir.

Il va falloir mettre des choses en place pour éviter que cela se reproduise. A la rentrée, je vais d’ailleurs reprendre tout doucement, sans forcer. Cette année, il faudra aussi que je me constitue un staff médical et que je sois plus attentif à mon hygiène de vie.

Recueilli à Gwangju par A. C. 

 

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