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Du 19 au 24 janvier, l’équipe de France féminine de water-polo participera au Tournoi de Qualification Olympique (TQO) organisé à Trieste (Italie). Dans un contexte tronqué par la crise sanitaire et confrontées aux meilleures armadas continentales, les Bleues, privées de plusieurs cadres (Léa Bachelier, Clémence Clerc, Audrey Daule, Aurélie Battu et la gardienne Lorène Derenty), tenteront de défendre leurs chances tout en emmagasinant de l’expérience en vue des Jeux olympiques de Paris. Joint lors du stage final de préparation à Abbeville (8-17 janvier), le sélectionneur tricolore Florian Bruzzo a accepté de répondre à nos questions à quelques jours du premier tournoi international de l’équipe de France depuis le championnat d’Europe disputé à Budapest en janvier 2020. 

Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’heure d’aborder ce TQO ?

Je fais abstraction des problématiques pour me concentrer sur ma mission et sur les joueuses de l’équipe de France. Je suis à la bagarre. Nous faisons face à des vents contraires, mais c’est la période qui veut ça. Les filles ont la bonne énergie. Elles sont appliquées et concentrées.

Les Françaises ne sont donc pas déstabilisées par le contexte sanitaire pesant et anxiogène ?

L’environnement ne les perturbe pas. Ce sont des athlètes de haut niveau. Elles savent faire abstraction du contexte pour se focaliser sur leur objectif. Ici, à Abbeville, nous sommes dans une bulle. Tout le monde respecte scrupuleusement les règles sanitaires car l’enjeu, c’est vraiment de ne pas avoir de cas positifs au Covid avant de partir en Italie. La piscine est à côté de l’hôtel. On passe de l’un à l’autre en évitant de se mélanger.

Qu’en est-il de la dimension sportive : l’équipe est prête ?

Plusieurs de nos joueuses sont absentes. Il faudra faire avec, mais notre vivier est insuffisant pour combler le vide laissé par ces éléments moteurs. Quand nous sommes au complet, la marche n’est déjà pas simple à gravir, alors là, forcément, tout devient plus compliqué.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Compte-tenu de ces absences, de quelle manière s’est organisée votre préparation ?

Nous l’avons planifié en trois phases. La première semaine de préparation, nous avons dressé un état des lieux pour savoir où nous en étions. Il s’agissait avant tout d’évaluer nos ressources physiques et psychologiques. Cela faisait un an que le collectif ne s’était pas retrouvé. Nous n’avions pas eu l’occasion de voir Géraldine (Mahieu, capitaine de l’équipe de France) depuis quasiment un an. Il était donc important de prendre le temps de se retrouver. Pendant la deuxième semaine de préparation, nous nous sommes concentrés plus spécifiquement sur le travail physique. La troisième et dernière semaine à Abbeville, nous a permis d’organiser des confrontations avec le club de Lille pour étalonner notre jeu et travailler les automatismes.

Quelles seront vos ambitions en Italie ?

L’idée, c’est de continuer à travailler et de construire dans la perspective des Jeux olympiques de Paris en 2024. Comme je l’ai dit, plusieurs de nos cadres manquent à l’appel. Notre équipe est jeune. Elle manque d’expérience. Voilà ce qu’il nous faudra acquérir en Italie. L’important, c’est de se confronter au plus haut niveau, de saisir cette occasion d’apprendre au contact des meilleures joueuses européennes. Il est certain que nous n’allons pas renverser les Néerlandaises ou les Hongroises, mais j’ai tenu à challenger les filles tant individuellement que collectivement. Elles ont des objectifs à atteindre. Voilà ce qui va m’intéresser pendant le TQO.

Florian Bruzzo au milieu de ses joueuses lors du championnat d'Europe de Bduapest en janvier 2020 (KMSP/Stéphane Kempinaire).

D’autant que vous n’avez aucune visibilité sur ce qui se passe à l’étranger, chez vos adversaires ?

On ne sait rien. Rien du tout. La Grèce a disputé deux rencontres en Espagne, mais c’est à peu près tout ce que nous savons. Pour le reste, c’est l’inconnu ! Voilà aussi pourquoi je ne vais pas m’avancer outre mesure. Je suis déjà heureux d’avoir retrouvé les filles et partagé ces trois semaines de préparation avec elles. Maintenant, nous avons six rencontres de haut niveau à disputer. C’est une opportunité qu’il faut saisir pour progresser parce que ça fait une éternité que nous n’avons pas eu l’occasion de nous opposer aux meilleures équipes du continent.

Dans ce contexte, le TQO s’apparente-t-il à une compétition de travail à vocation pédagogique ?

C’est exactement ça ! Notre groupe est jeune. Nous apprenons et nous allons engranger de l’expérience et du vécu à Trieste. Le TQO est une étape, une première marche vers les Jeux de Paris. Pour moi, l’important, c’est de revenir d’Italie avec des convictions, des certitudes et le sentiment que les joueuses ont grandi, mûri et qu’elles sont prêtes à embrayer sur la suite.

Recueilli par Adrien Cadot

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

LE COLLECTIF NATIONAL

Lara Andres (Mulhouse WP)

Eugénie Barrière (Union Saint-Bruno Bordeaux)

Camélia Bouloukbachi (SCN Choisy-le-Roi)

Lou Counil (Grand Nancy Aquatique Club)

Yaëlle Deschampt (Olympic Nice Natation)

Juliette Dhalluin (Mulhouse WP)

Lucie Fanara (Grand Nancy Aquatique Club)

Gabrielle Fitaire (Lille UC Natation)

Csenge Gaal (Olympic Nice Natation)

Louise Guillet (Union Saint-Bruno Bordeaux)

Sonia Hamcha (CN Noisy-le-Sec)

Valentine Heurtaux (Olympic Nice Natation)

Géraldine Mahieu (cpt, Dunaújvaros, Hongrie)

Tiphaine Margueritte (NC Saint-Jean D’Angély)

Steffy Michaud (NC Saint-Jean D’Angély)

Estelle Millot (Olympic Nice Natation)

Myriam Ouchache (Lille UC Natation)

Camille Radosavljevic (Mulhouse WP)

Anaïs Sabouriaut (Grand Nancy Aquatique Club)

Ema Vernoux (Olympic Nice Natation)

 

LES GROUPES

Groupe A : Pays-Bas, France, Italie, Slovaquie.

Groupe B : Grèce, Hongrie, Israël, Kazakhstan.

 

LE PROGRAMME DES BLEUES

19 janvier : France vs Italie (18 heures)

20 janvier : France vs Slovaquie (20 heures)

21 janvier : France vs Pays-Bas (16 heures)

22 janvier : Quarts de finales

23 janvier : Demies finales

24 janvier : Tour final

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