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Champion de France du 200 m nage libre en 1’47’’33, Jordan Pothain affichait un grand sourire au moment de se présenter devant les journalistes en zone mixte. Un sourire qu’on ne lui avait plus vu depuis des mois. Il faut dire qu’entre deux opérations du cœur (en septembre et décembre), une douleur récurrente à l’épaule et une installation à Nice en début de saison, le nouvel élève de Fabrice Pellerin sur la côte d’Azur a vu sa vie d’athlète de haut niveau sérieusement chamboulée. Reste que Jordan ne manque ni de caractère, ni de cœur, désormais. Rien d’étonnant donc à la voir batailler pour retrouver l’aisance qui était encore la sienne aux Jeux de Rio en 2016.

Jordan que retiens-tu de cette finale ?

Au-delà de la place, il y a le chrono... Ce n’est pas encore ça, mais ce n’est pas trop mal. Ma course en série m’a mis dans le bon sens (1’48’’15).

Tu nous avais pourtant fait part de ta déception.

Je pensais réussir le temps de qualification pour les Mondiaux de Gwangju (1’47’’11). Je finis à une seconde. Ça signifie que les choses se mettent en place. J’essaie d’être positif, mais c’est quand même dur à accepter parce que je vois bien que je suis encore loin du meilleur niveau mondial.

Tu pensais donc nager plus vite.

Oui, j’espérais mieux, même si j’ai eu du mal à doser chronométriquement ce dont j’étais capable car à l’entraînement nous avons fait beaucoup de sprint ces dernières semaines. C’est quelque chose qui m’a déstabilisé à l’heure d’aborder les championnats de France de Rennes. Malgré tout, je suis serein pour la suite. Je me dis que le travail réalisé à Nice avec Fabrice (Pellerin) va bien finir par porter ses fruits.

(KMSP/Stéphane Kempinaire).

Malgré tout, l’impression visuelle, autant en série qu’en finale, est plutôt bonne.

Je sens, en effet, que certaines choses se mettent en place. Progressivement, je reprends confiance. Ce matin, par exemple, j’ai tout fait pour ne pas finir derrière. C’est comme ça qu’il faut que j’aborde mes courses, notamment le 400 m nage libre que j’ai envie de remporter (dimanche 21 avril).

Et dans l’eau, quelles sont tes sensations ?

Ce matin, en séries, je ne savais pas du tout ce que ça allait donner au moment de toucher le mur. J’ai eu l’impression de faire une bonne course, de mener les débats, mais quant à donner un chrono, vraiment, c’était impossible. D’autant qu’en fin de course, je me suis un peu crispé. Sur le dernier cinquante mètre notamment, je n’ai pas osé tenter une coulée plus longue. C’est aussi ce petit grain de folie qu’il va falloir retrouver.

Et en finale ?

Je me suis lâché ! Il n’y avait pas de frein et ça fait du bien. J’ai tout fait pour garder les points positifs de ma série. J’ai même réussi à accélérer un peu à la fin. C’est rassurant.

(KMSP/Stéphane Kempinaire).

Pour résumer, il faudrait que tu te poses un peu moins de questions…

Oui, c’est un peu ça... Retrouver de la confiance aussi parce que je sais que je suis capable de beaucoup mieux. Il faut juste que je passe ce cap et ça va revenir. Il reste encore un peu de travail, mais après, je suis sûr que ça va tourner dans le bon sens.

Et comment ça se passe à Nice ?

Je me régale au quotidien. Je suis très satisfait de mon choix. Je n’en ai jamais douté. Dès le début, j’ai été agréablement surpris. Les performances descendent doucement, c’est forcément bon signe. De toute façon, je n’ai aucun doute sur le travail réalisé avec Fabrice.

L’ambiance au sein du groupe semble en tout cas très positive.

On s’entend tous vraiment bien. C’est assez indescriptible comme cohésion. Ça marche aussi bien dans l’eau que dans la vie de tous les jours. Ça tire tout le monde vers le haut. A titre personnel, je mesure ma chance de m’entraîner avec des médaillés mondiaux comme Charlotte Bonnet, Jérémy Stravius ou Jérémy Desplanches… Ils sont inspirants, même si cela ne m’empêche pas de rivaliser avec eux tous les jours à l’entraînement.

Recueilli à Rennes par A. C.

 

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