Aller au contenu principal

Onzième du Défi des Ports, Marion Joffle n’en arborait pas moins un sourire radieux à l’issue des 7,5 kilomètres entre la grande plage de Quiberon et celle de Port Haliguen. Et pas seulement parce que la championne du monde du 50 brasse en eau glacée (1) a trouvé ce week-end à Quiberon « un parcours très sympa » et une température de l’eau plutôt à sa convenance (16° au large). Non, Marion Joffle sourit en fait simplement à la vie. Une habitude que la native de Lisieux a prise il y a quinze ans de ça quand les médecins lui ont diagnostiqué un sarcome épithéloïde, un cancer des tissus mous. Amputée de son majeur droit, là où la tumeur s’était nichée, mais en rémission depuis, Marion a trouvé dans le sport en général, et dans la natation en particulier, la force de lutter contre la maladie. « Toujours à la recherche de nouveaux défis », l’étudiante en Staps s’est ainsi prise passion pour l’eau libre en 2011, à l’occasion du « kilomètre de Granville ». Dès 2014, elle passe au niveau supérieur. Pour son premier 10 bornes, à Hostens, elle termine 11ème. A près de 50 minutes derrière Célia Barrot, mais elle termine ! Deux ans plus tard, la détermination paie puisque Marion finit deuxième de la Coupe de France en ayant participé à 22 épreuves et en prenant au passage la 8ème place des championnats de France sur 25 kilomètres (2ème des 16-17 ans).

Malgré sa découverte de l’ice swim, en 2018, Marion n’en délaisse pas pour autant l’eau libre, sa discipline de prédilection. « J’aime la sensation de liberté que ce sport me procure. J’aime l’orientation. J’aime aussi le fait qu’en eau libre, ce n’est jamais la même course. Même si tu connais déjà le site ». Ce qui n’empêche pas la sociétaire de l’EN Caen de toujours rêver de nouveaux horizons. Si elle est d’ailleurs venue à Quiberon le week-end dernier, c’est aussi – et avant tout – pour préparer son prochain challenge : traverser la Manche à la nage. Un défi que Marion prépare activement depuis plusieurs semaines. « Je suis passée de 5 à 10 séances d’entraînement par semaine et j’ai multiplié les marathons. En piscine. Par exemple, aux 24h de natation de Lausanne où j’ai nagé 70 km en 22 heures. Mais aussi en milieu naturel, comme ici à Quiberon ou aux Pays-Bas où j’ai fait un 22 kilomètres dont les conditions ressemblent à celles de la Manche ». Accompagnée de sa mère Isabelle, de Mathias (Faride) son entraîneur à l’EN Caen et très certainement du docteur Orbach, son pédiatre, Marion s’élancera donc de Douvres pour rejoindre le Cap Gris Nez, entre le 9 et le 15 septembre 2020. Pour un énième pied de nez à la maladie. « Je suis une compétitrice bien sûr et j’aimerais bien battre le record que Marion Hans détient depuis 1994 en 9h42’, mais cette Traversée est aussi l’occasion de collecter des fonds pour l’Institut Curie, où j’ai été soignée. Des fonds (2) pour aider à la recherche et améliorer le quotidien des enfants », conclut celle qui aimerait bien devenir professeur d’EPS.

Texte : Jean-Piere Chafes

Photos : Philippe Pongenty

(1) En ice swimming, les nageurs évoluent dans une eau entre 0 et 5°

(2) Marion Joffle a créé une cagnotte Leetchi https://www.leetchi.com/c/projets-de-marion-joffle

 

Partager la page