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Dans la perspective des championnats de France de nage en eau glacée qui se tiendront du 5 au 7 février 2021 à Samoëns, la Fédération Française de Natation a réalisé ce jeudi 12 novembre 2020 un clip destiné à prévenir les risques d’hypothermie et de défaillances cardio-pulmonaires liés à ce sport extrême. A cette occasion, nous avons rencontré Jacques Tuset, l’un des précurseurs de la discipline, et le médecin et nageur Alexandre Fuzeau, dit « Ice Doc ».

Au même titre que l’eau libre démocratisée par les médailles glanées au fil des compétitions, la nage hivernale tend à devenir de plus en plus populaire. Alors que la première édition des championnats de France de nage en eau glacée n’avait réuni que soixante participants, la seconde en avait rassemblé plus de 150. En constante évolution, ce sport extrême devrait, cette année, séduire pas moins de 200 nageurs dans les eaux glacées du Lac aux Dames de Samoëns (Haute-Savoie). La pratique de cette discipline nécessite toutefois de l’entraînement et un encadrement médical sérieux veillant à l’application scrupuleuse des règles internationales de l’IISA (International Ice Swimming Association). « La première règle est de s’assurer que l’on est apte physiquement et mentalement à endurer le froid. Il ne faut surtout pas prendre à la légère cette discipline. On peut nager plus d’une heure sans difficulté dans une eau à 10°C et être incapable de supporter 10 minutes à 0°C », précise Alexandre Fuzeau, médecin et licencié au club des Vikings de Rouen. Pour être apte à nager dans de telles conditions, il est important de s’acclimater en nageant dans l’eau glacée au moins deux fois par semaine pendant trois mois.

Jacques Tuset (Photo : FFN/Vincent Plassard).

Durant l’épreuve, le corps est mis en état de stress aigu. Il est donc « obligatoire en France de voir un médecin et de réaliser un ECG (électrocardiogramme) avant la course pour les distances supérieures ou égales à 500 mètres », rappelle le Dr. Fuzeau. Le nageur Jacques Tuset poursuit : « Le jour de l’épreuve, il est important de se tenir au chaud dans les vestiaires afin de maintenir une température corporelle assez élevée. Assurez-vous que vous avez avec vous l’équipement autorisé. Un seul maillot standard homologué Natation FINA, une seule paire de lunettes qui ne recouvre que les yeux, un seul bonnet standard de nage en silicone ou en latex, sont autorisés également des bouchons d’oreille et un pince nez ». Lors des épreuves de nage hivernale, les combinaisons sont interdites. Le rapport du corps nu à l’eau glacée fait partie intégrante de ce sport où le mental joue un rôle important, si ce n’est décisif.

Alexandre Fuzeau (Photo : FFN/Vincent Plassard).

Outre les risques physiques tels que l’hypothermie ou les défaillances cardio-pulmonaires, la discipline apporte de nombreux bienfaits au corps prouvés scientifiquement. Les réactions physiologiques produites par la pratique de cette discipline comme l’adrénaline ou encore l’endorphine mettent le nageur en état d’euphorie. Le métabolisme est accéléré. Pour Alexandre Fuzeau, la nage hivernale est d’abord et avant tout « une école de la détermination qui améliore le bien-être, la force mentale et la vitalité ». Une définition qui se vérifiera en février prochain lors de la 3ème édition des championnats de France de nage en eau glacée.

Issam Lachehab

(Photo : FFN/Vincent Plassard)

 

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