Aller au contenu principal

En dépit d’une préparation optimale, d’une envie d’en découdre et d’une épreuve au cours de laquelle elle n’aura rien lâché, Lara Grangeon, 29 ans, s’est classée neuvième du 10 km féminin des Jeux olympiques de Tokyo après 2h00’57 de course. La victoire est revenue à la Brésilienne Cunha (1h59’30) devant la Néerlandais Van Rouwendaal (1h59’31) et l’Australienne Lee (1h59’32).

Quelle était ta stratégie de course ?

Avec la chaleur, on s’était dit qu’il ne fallait pas faire d’accélérations trop brusques ou partir trop vite. La stratégie, c’était donc de se caler dans le tempo des deux premières (Cunha et Van Rouwendaal). Au début, ça a plutôt bien fonctionné ! Je me suis mise dans les pieds de la Brésilienne. Je me sentais alors très lucide. Quand la course s’est resserrée et que les filles sont venues au contact, je suis un peu sortie de ma nage…

Comment l’expliques-tu ?

Il n’y a pas eu beaucoup d’épreuves d’eau libre cette année. Je pense que ça m’a un peu perturbée. Du coup, je n’ai pas réussi à nager comme j’en ai l’habitude. J’ai compris rapidement que le podium était en train de s’envoler, mais je me suis accrochée jusqu’au bout. Je n’ai pas pris le dernier ravitaillement pour revenir au contact. Aujourd’hui, j’ai tout donné ! Ce n’est pas ce que j’espérais au fond de moi, mais je me suis bien préparée et je suis arrivée en forme, tant physiquement que mentalement. Je n’ai pas de regrets !

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

La chaleur de l’eau (avoisinant les 30°C) a-t-elle constitué un obstacle ou un frein ?

Non parce que j’étais prête pour nager dans ces conditions. En plus, je suis une fille de Nouvelle-Calédonie, l’eau chaude, ce n’est pas un problème (sourire)… Je savais qu’il ne fallait pas faire d’accélérations brusques pour ne pas perturber mon organisme, donc non, cela n’a pas eu d’incidence.

A quel moment sens-tu que la course t’échappe ?

Déjà quand je perds les pieds de Cunha et que je rétrograde dans le peloton, je n’arrive pas à mettre en place la nage que je veux. Je me précipite un peu parce que justement je sens que c’est en train de m’échapper. J’essaie alors de rester lucide, de ne pas m’affoler, de produire un effort régulier pour revenir sur la tête de course, mais ça n’a pas fonctionné. Ce n’était pas la course que j’imaginais !

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Est-ce un 10 km qui peut t’aider à progresser ?

De toute façon, on apprend de toutes les courses. En eau libre, on progresse à chaque sortie. Les conditions sont différentes à chaque fois donc on passe son temps à emmagasiner de l’expérience et du vécu. D’ailleurs, aujourd’hui, on constate que ce sont encore les mêmes filles sur le podium. Cela signifie donc que l’expérience est primordiale. Elles savent faire des choses que je ne maîtrise pas encore suffisamment. Il va falloir se remettre au travail.

Dans la perspective des Jeux de Paris en 2024 ?

Je vais essayer (sourire)… En tout cas, j’ai tout donné sur ma préparation. Il y a eu un staff génial avec moi. Il y a eu aussi quelques moments compliqués depuis 2019. Mais honnêtement, ce matin (mercredi 4 août), quand je prends le départ de la course, je me dis que je peux gagner ! Ça, c’est quelque chose que je ne me suis pas souvent dit ! Ça montre que je prends confiance en moi. C’est important pour la suite.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Doit-on en déduire que tu comptes prolonger ta carrière jusqu’en 2024 ?

(Elle rit) Je devais déjà arrêter ma carrière en 2016 alors je ne sais pas… Ce qu’il y a de certain, c’est que des Jeux à la maison, ça fait réfléchir ! Beaucoup de sportifs disent qu’ils ont besoin de faire un break, mais moi, à l’instant présent, la seule chose dont j’ai envie, c’est d’aller courir et me préparer pour la suite (sourire)

A. C. (source : FFN/Tokyo 2020)

Partager la page