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Il n’a pas changé… ou alors si peu. Jeune joueur prometteur formé à Livry-Gargan avant de rejoindre le Racing puis l’Olympic Nice Natation avec lequel il va conquérir cinq titres de champion de France et connaître ses premières sélections avec les Bleus, Aurélien Cousin n’a que 21 ans quand il participe aux championnats d’Europe à Budapest en 2001. Quasiment quinze ans plus tard, avec toujours la même bonne humeur communicative et… quelques rides en plus, l’enfant de Bondy (dans le « 9-3 » comme il se plaît à le dire) est à nouveau du rendez-vous continental mais, cette fois, avec l’équipe nationale de… Malte !

Flashback. Durant l’été 2007, alors qu’il a décidé de quitter la Côte-d’Azur pour rejoindre à la rentrée le club de Strasbourg, Aurélien, qui côtoie régulièrement « Manu » Ducher, premier Français à avoir tenté l’aventure sur l’île des Chevaliers, se laisse à son tour séduire par les sirènes d’un incroyable championnat. Plutôt connu pour son climat particulièrement clément, ses plages de sable fin et ses soirées animées, Malte voue en effet un amour inconditionnel au water-polo et attire chaque année aux mois de juillet et août quelques-uns des meilleurs joueurs mondiaux. C’est ainsi que le « frenchie » des « Exiles » va, au fil des cinq étés successifs qu’il passe à Malte (tout en jouant durant « l’hiver » dans le championnat français), défier les champions olympiques hongrois Tamas Varga et Rajmund Fodor ou le champion du monde serbe Vladimir Vujasinovic !

Mais une autre rencontre va marquer l’histoire d’Aurélien. Celle de Gillian, une jolie « locale » dont il s’éprend. Et quand, en 2011, son corps et sa tête lui disent qu’il est temps de mettre un terme à sa carrière, l’international tricolore n’hésite pas longtemps. C’est à Malte qu’il décide de s’installer. A la fois pour la qualité de vie de ce côté-ci de la Méditerranée, pour le nouveau challenge d’entraîneur qui l’attend à « Exiles », mais aussi et surtout pour les beaux yeux de sa dulcinée qu’il épouse en 2015.

Un mariage d’amour qui va étonnamment « rebooster » sa carrière poloïstique puisque le Ministre des Affaires étrangères, conscient que le Français, pourrait apporter quelque chose de positif à un water-polo maltais qui court après une reconnaissance internationale, use de toute son autorité pour accélérer la naturalisation d’Aurélien. Au lieu des cinq ans de mariage habituellement nécessaire pour ce type de « mutation » selon la loi du pays, il ne faut finalement que quelques mois – et un sacré imbroglio politico-sportif qui défraie les unes des principaux quotidiens maltais – pour que le retraité ne ressorte le maillot du placard et ne porte les couleurs de son nouveau pays !

L’histoire, pourtant déjà belle, aurait pu s’arrêter là, mais… quelques semaines à peine après un doublé historique (coupe et championnat) avec son nouveau club de San Giljan, le jeune marié participe à la qualification de l’équipe nationale… pour les championnats d’Europe ! Une première non seulement dans l’histoire du water-polo maltais, mais aussi une première dans l’histoire des sports collectifs de ce petit pays d’un peu plus de 400 000 habitants.

Et comme un bonheur ne vient décidément jamais seul pour Aurélien, le tirage au sort a placé Malte dans le groupe de la France. Battu par son ancienne « team » lors de la première journée, le néo-maltais n’en a pas moins gardé le sourire. « Vous savez, pour nous être là, c’est un peu comme un rêve. Alors on profite et on s’éclate » !

Texte : Jean-Pierre Chafes/Photos : Michel Dumergue

 

 

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