Aller au contenu principal

Une fin en apothéose. Vendredi 16 juin, Maxime Grousset a parfaitement refermé le rideau d'une édition historique des championnats de France. En signant le nouveau record de France sur 100 m papillon - avec minima en poche - il a ainsi porté le compteur à 4 nouvelles meilleures marques nationales (avec les 50 m et 100 m brasse de Charlotte Bonnet et le 200 m brasse de Léon Marchand). Au-delà de cette performance, Cyrielle Duhamel et validé les minima, tout comme David Aubry.

 

Fantine Lesaffre, championne de France du 400 m 4 nages en 4'37''55

C’est une Fantine Lesaffre souriante qui s’est présentée devant la presse à l’issue d’un 400 m 4 nages maitrisé de bout en bout. S’il y a un an, son histoire avec la natation semblait toucher à sa fin, la Toulousaine est désormais heureuse dans les bassins et a décroché deux tickets pour les Mondiaux de Fukuoka (23-30 juillet).

« Je récupère ce titre que je n’avais pas eu depuis longtemps. Ça fait vraiment plaisir. Je voulais obtenir deux qualification pour les championnats du monde cette semaine et l’objectif est atteint. Il y a deux ou trois trucs que j’aurais aimé mieux faire mais ce n’est pas grave, j’ai encore cinq semaines pour bien travailler. Depuis le début de l’année je sens que j’ai davantage de repères en papillon, dos et brasse plutôt qu’en crawl. Ça ne me fait pas vraiment peur parce que j’ai encore du travail. La seule fois où j’ai réussi un gros retour en crawl c’était à Glasgow en 2018 avec des filles qui m’ont tirée du début à la fin. Ce sera plus facile aux Mondiaux avec des filles qui seront avec moi tout au long de la course. La semaine a été un peu longue. J’étais soulagée dimanche puis j’ai senti de nouveau de la pression avant le 400 m 4 nages. Aux Mondiaux, ce sera encore plus long mais je ne m’en fait pas, ça va bien se passer. »

 

Cyrielle Duhamel, vice-championne de France du 400 m 4 nages en 4'39"38

Cyrielle Duhamel peut relâcher la pression. La nageuse du Stade Béthune Pélican Club a obtenu les minima sur 400 m 4 nages. Une première, pour la protégée de Philippe Lucas à Martigues. Après les frustrations du 200 m 4 nages et du 400 m, dans une longue semaine stressante, la souriante nageuse ira bien à Fukuoka. Elle témoigne de son soulagement.

« Il y a beaucoup de soulagement. J’ai failli passer à côté de la qualification. Je suis déjà passée à côté deux fois, une fois parce que j’avais fait la troisième place au 200m 4 nages et la deuxième, vingt minutes après, où je termine à trente centièmes du temps. Ça a été difficile. Là, ça a été un coup de poker. Je ne pensais pas faire si bien. Je suis contente que Fantine (Lesaffre) ait pu m’emmener vers les 4’39. C’est ce que je lui ai dit en chambre d’appel : « Fantine, emmène-moi ! » (rires). J’avais un stress, toute la semaine j’avais la boule au ventre, je n’étais vraiment pas bien. Je crois que je n’ai jamais autant stressé en une semaine qu’ici. Il y a eu la frustration de manquer, puis la frustration d’attendre depuis dimanche. J’ai dû prendre mon mal en patience. Au début de semaine, j’étais bien et au fur et à mesure, je me sentais de moins en moins bien. L’affûtage a été dispersé, donc un petit peu plus dur sur la fin. Ça n’a pas été facile cette année, c’est vraiment une année d’adaptation avec Philippe (Lucas) et je suis trop contente que cela paye. »

 

Maxime Grousset, champion de France du 100 m papillon en 50''61

Maxime Grousset est un homme pressé. Alors que son entraîneur, Michel Chrétien, a longtemps hésité à le laisser disputer le 100 m papillon, le sprinter tricolore a frappé un grand coup lors du dernier jour des championnats de France de Rennes. En s’imposant en 50’’61, le Néo-Calédonien s’est non seulement qualifié pour les Mondiaux sur la distance, mais a également amélioré le record de France et établi la deuxième meilleure performance mondiale de la saison.

« Je sentais que j’avais de la marge mais peut-être pas autant. Je suis parti vite et je me suis fait confiance. J’ai nagé à l’instinct. Quand on ne sait pas vraiment de quoi on est capable, il vaut mieux ne pas se fixer de limites, se faire confiance et y aller. J’ai fait que du crawl cette année à l’entraînement. Les rares fois où je faisais du papillon, j’avais mal aux épaules. Il semble que le travail global paie quand-même. Josh était déjà un bon adversaire en crawl, maintenant ce sera un adversaire en papillon. On va se retrouver aux Mondiaux et on verra qui sera le plus fort. Je suis vraiment content. Je vais dire à Michel (Chrétien) qu’il a bien fait de m’écouter. La semaine est positive, j’ai obtenu trois titres et une belle médaille d’argent. »

 

Damien Joly, champion de France du 1500 m nage libre en 14'56"46

Damien Joly est le patron du demi-fond français. Sur ces championnats de France, le médaillé européen du Stade de Vanves s’est offert son deuxième titre, sur 1500 m, quelques jours après avoir décroché l’or sur 800 m. Toujours ambitieux de faire mieux, le policier se projette avec ambition sur la suite.

« J’ai la qualification, je garde mon titre de champion de France et c’est le plus important. Ça c’est le plus important. Après le 800m, je me dis que sur 1500 il y a moyen d’aller chercher mon meilleur chrono. Il m’en manque un peu dans les 300-400 derniers mètres, je mets plus de jambes donc je m’enfonce un peu dans l’eau. Je suis satisfait d’être qualifié sur 800 et 1500, ma discipline de prédilection, et j’ai la chance d’en courir un nouveau la semaine prochaine. Le 1500 était le dernier jour, dernière épreuve, peut-être que j’aurais dû nager un peu plus, mieux récupérer. Cela me donne des pistes pour la suite. Il faut que j’arrive à rester focus dans ma compétition. Je suis très content que David (Aubry) se qualifie, parce qu’on a déjà fait quelques équipes de France ensemble. »

 

David Aubry, vice-champion de France du 1500 m nage libre en 14'58"94

C’est une véritable renaissance pour David Aubry. Le pensionnaire de Montpellier Métropole Natation a terminé deuxième du 1500 m nage libre avec, à la clé, un temps qualificatif pour les Mondiaux de Fukuoka. Un retour en équipe de France salvateur pour celui qui a vécu une véritable traversée du désert et des moments délicats depuis quatre ans.

« C’est un grand bonheur. Je pense que je ne réalise pas encore. C’est le début d’une nouvelle carrière pour moi. J’ai quand même beaucoup changé depuis 4 ans. Arriver à nager moins de 15 minutes, j’ai repris en septembre, j’ai réussi à reprendre un niveau exceptionnel pour moi. Il n’y a pas grand monde qui pourrait faire ce que j’ai fait. Je suis tellement heureux, cela fait tellement du bien. Cela fait un poids en moins, je me dis que l’année prochaine, c’est la bonne. Depuis 4 ans, j’ai vécu une période de ma vie très compliquée. J’ai eu beaucoup de bas, j’ai su me remettre en question et dans le bain pour être performant aujourd’hui et à Paris 2024. C’est un bonheur d’être là et de faire ces choses-là. Pour la course, j’ai vu que Damien Joly nous prenait mètre après mètre et je me suis dit que j’allais rester avec Pacome Bricout (3e). Après, c’est l’expérience qui a parlé. »

 

A Rennes, Louis Delvinquière et Jonathan Cohen

Partager la page