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Ce match face aux Slovaques, le dernier de leur championnat d’Europe, les Bleus auraient dû le maîtriser de bout en bout. Mais après avoir mené 6-1 à la mi-temps, les joueurs tricolores ont progressivement lâché prise jusqu’à voir de coriaces Slovaques revenir à deux unités. Au final, les hommes de Nenad Vukanic s’imposent 9-6 et prennent la treizième place de la compétition hongroise. Une victoire qui démontre, comme tient à le rappeler le Montpelliérain Uros Kalinic, la force de caractère des Français qui, après avoir perdu le premier match face aux Géorgiens et vu dans le même temps leurs chances de disputer le TQO fondre comme neige au soleil, ont réussi à se remobiliser pour tenir tête aux Italiens champions du monde et aux Grecs avant de s’imposer face aux Néerlandais et aux Slovaques.

Uros, que retiens-tu de cette dernière rencontre des championnats d’Europe, maîtrisée en début de partie, puis plus compliquée dans les deux derniers quart-temps ?

On a bien commencé, puis, progressivement, on s’est relâché. Ce n’est pas normal et ça nous arrive encore trop souvent. Aujourd’hui, on tenait le score et puis on s’est mis dans une situation compliquée. Il faudrait mieux contrôler les débats, mais il faut aussi rendre hommage aux Slovaques qui se sont rebellés. Ils voulaient montrer un autre visage en fin de partie.

Cette victoire permet aux Bleus de clore cet Euro hongrois sur une bonne note, meilleure en tout cas que l’entrée en matière face à la Géorgie (7-9 le mardi 14 janvier).

Ce championnat nous laisse un goût amer. En dépit de nos victoires face aux Pays-Bas et à la Slovaquie et des belles performances contre l’Italie et la Grèce, on ne peut pas dire que nous ayons disputé un bon championnat d’Europe car on rate le seul match qu’il ne fallait pas perdre face à la Géorgie.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Qu’est-ce qui vous a manqué pendant cette quinzaine européenne ?

Tout n’est pas à jeter, il y a eu de bonnes choses, on a montré qu’on avait notre place dans le monde du water-polo. Mais bon, cette treizième place n’est pas une satisfaction. En arrivant à Budapest, on rêvait d’autre chose !

Avec le recul, comment expliques-tu le revers inaugural face à la Géorgie ?

C’est difficile à analyser. Si on veut gagner ce genre de match, il importe d'être plus régulier. Même quand l’arbitrage n’est pas avec nous, même quand les planètes ne sont pas alignées, même quand rien ne va, il faut poser les bases, rester calme, se focaliser sur le match et respecter les consignes du coach. Je suis triste parce que nous visions autre chose. On espérait se qualifier pour les Jeux de Tokyo. Mais bon, c’est le sport de haut niveau et on a quand même montré qu’on avait du caractère en tenant tête aux Italiens et aux Grecs.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Le visage que vous avez montré contre la Géorgie et celui que vous présentez face à la Hollande et à la Slovaquie est tout de même très différent.

Peut-être que l’on a un problème mental, qu’on évolue sans pression face aux grandes équipes et que nous sommes plus tendus face aux formations de notre niveau. Je ne sais pas, c’est difficile à comprendre...

Et puis les Géorgiens n’ont pas démérité.

C’est une formation solide et respectable. Ils n’ont d’ailleurs perdu que d’un but face aux Russes. Le problème vient de nous. Face à la Géorgie, on entrait dans la compétition. Les premiers matchs sont toujours difficiles à jouer. On a eu du mal à se trouver, on était un peu perdu dans l’espace. Il aurait fallu mieux contrôler le rythme du match et s’en tenir à des choses simples.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

A titre personnel, quel bilan tires-tu de ce premier Euro au sein de l’équipe de France ?

Je connaissais quasiment tous les joueurs parce que ça fait six ans que je joue à Montpellier. Je me sens bien dans ce groupe. J’espérais aller plus loin avec les Bleus, mais voilà, c’est le sport. On verra ce qui va se passer, mais j’ai bientôt 34 ans, alors je crois que mon histoire avec l’équipe de France touche à sa fin…

Déjà ?

On ne jouera pas le championnat du monde en 2021. Il faudra donc attendre les Euro de 2022. Ça fait long... Je me dis que ça ne sert à rien d’investir sur un « vieux » comme moi. Dans l’optique des Jeux de Paris, il faut privilégier l’avenir. On verra...

Recueilli à Budapest par Adrien Cadot

SLOVAQUIE – FRANCE : 6-9 (0-2, 1-4, 3-1, 2-2)

Les buteurs tricolores : Romain Marion-Vernoux (1), Enzo Khasz (2), Uros Kalinic (3), Mehdi Marzouki (1), Charles Canonne (1), Alexandre Camarasa (1).

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