La deuxième journée des championnats de France a réservé, comme prévu avec les deux 100 m dos au programme, un spectacle de toute beauté dans la fournaise de la piscine Angelotti de Montpellier. Dimanche 15 juin, quatre nouveaux nageurs sont venus remplir les critères de sélection pour les championnats du monde, tous sur les deux épreuves de dos. Pauline Mahieu et Yohann Ndoye Brouard ont remporté les titres devant Mary-Ambre Moluh pour l'une et Mewen Tomac pour l'autre. Déjà qualifiée sur 400 m nage libre, Anastasiia Kirpichnikova a brillé et s'est surprise sur 1500 m nage libre, établissant la cinquième meilleure performance mondiale de l'année.
Aussi, au terme d'un 200 m nage libre d'une homogénéité rare, Roman Fuchs a été le plus fort devant Rafael Fente-Damers, mais ne signant pas un temps synonyme de minima. Cyrielle Duhamel a quant à elle été sacré sur 100 m brasse au lendemain de sa qualification sur 200 m 4 nages.
Anastasiia Kirpichnikova, championne de France du 1500 m nage libre (15'55"27) : "Je suis surprise d'avoir ce niveau"
"J'étais contente quand j'ai vu le temps. Je suis un peu choquée d'avoir fait moins de 16 minutes et je pensais que 16'09 allait déjà être bien pour passer, mais là, je suis vraiment contente. Je suis surprise d'avoir ce niveau, parce qu'avec mon niveau il y a deux mois, je n'y aurais jamais cru. J'ai nagé 16'22 au Giant Open, et là je nage 30 secondes de mieux. C'est vraiment un bon temps pour cette période. J'ai encore cinq semaines de travail avec Philippe et j'espère que je nagerai plus vite à Singapour."

Yohann Ndoye Brouard, champion de France du 100 m dos (52"81) : "Ça a toujours la même saveur de gagner un titre"
"C'est cool ! La première fois que j'étais champion de France c'était à Rennes, en 2019. Je n'ai pas gagné tant de titres sur 100 m dos, je crois que j'en ai gagné deux avant. Ça a toujours la même saveur, donc c'est cool. En plus toute ma famille était là, donc je suis content. Le temps est pas mal, c'est mieux qu'aux sélections de l'année dernière, donc ça laisse présager de bonnes choses aux championnats du monde, même si le niveau est très relevé sur 100 m dos. J'essaie de ne pas me préparer à fond pour ces championnats et en préparation physique aussi je n'ai pas encore trop ralenti. On va retourner bosser car ça va vite enchaîner, c'est déjà dans cinq semaines."
Mewen Tomac, vice-champion de France du 100 m dos (53"27) : "Je ne savais pas à quoi m'attendre"
"Il faut bien le laisser un peu gagner de temps en temps (rires). Mais c'était l'objectif, ça fait plaisir de se qualifier donc je suis content, c'était une bonne course. C'était un peu compliqué de savoir comment j'allais nager aux France comme j'ai pas mal changé de méthode d'entraînement en partant aux Etats-Unis, quand je suis rentré j'ai dû me réadapter à Mathieu à l'INSEP, donc j'étais un peu entre les deux à Canet. Je n'étais pas forcément très à l'aise. J'étais un peu stressé pour les France parce que je ne savais pas à quoi m'attendre, mais je suis content parce que si on m'avait dit que j'allais nager ça à Canet, j'aurais été content."

Pauline Mahieu, championne de France du 100 m dos (59"13) : "Je me sens hyper bien dans la tête et dans les jambes"
"C'était la qualification avant tout. Après c'est sûr que ça me tenait à coeur après deux 100 m un peu compliqués ces dernières années. Donc je suis contente, c'est une super course. Je m'attendais à faire un peu mieux, mais avec l'enjeu d'une finale, je ne me fais pas de soucis, je sais que ça nagera plus vite cet été. Il y a ce stress aux championnats de France, mais j'ai réussi à me dire que j'étais en forme, que j'avais envie de gagner et surtout que je ne m'occupais pas des filles. J'ai conscience qu'il fallait être dans les deux, mais aussi que je ne contrôle pas ce qu'elles font. Si elles avaient pu nager 57 et moi 58, ça aurait été une super course quand même. Je vais essayer de rester concentré sur la suite. J'ai hâte de faire le 50 m car j'ai amélioré mon départ et je ne vais mettre aucune course de côté et me fait plaisir sur le 200 m dos aussi, car c'est important de faire des courses où je me lâche. J'avais l'objectif du record de France. Je me sens hyper bien dans la tête, dans les jambes, etc. Je sais que si ce n'est pas maintenant, ce sera plus tard."

Mary-Ambre Moluh, vice-championne de France du 100 m dos (59"16) : "C'est exactement ce que je recherchais"
"C'est exactement ce que je recherchais cette qualification individuelle. Ça me donne un air de déjà-vu des championnats de France 2022 à Limoges, qualificatifs pour les Mondiaux, où j'ai terminé deuxième derrière Emma (Terebo), pour trois centièmes. Ça m'a fait un peu rire quand j'ai vu le tableau. Je suis contente d'avoir décroché cette qualif', le titre n'est pas très loin, ça m'aurait aussi fait plaisir, mais j'ai eu une année compliquée donc je suis contente de ce temps qui est un record personnel. On se satisfait de ça et on verra cet été ce que je peux faire. Je me demande si cette course n'est pas la plus relevée des championnats. En plus, je ne connaissais pas l'état de forme des filles. Ça m'a aussi permis de plus me concentrer sur moi-même donc c'était un mal pour un bien."

Roman Fuchs, champion de France du 200 m nage libre (1'46"40) : "C'est mon premier titre en grand bain, ça se fête"
"Je ne vais pas vous mentir, j'espérais le temps de qualification (rires). Mais ça reste ma meilleure performance, ça faisait longtemps que je n'avais pas nagé à ce niveau. Après, je ne suis pas un mec de meeting, ça se voit toute l'année, mais là j'ai encore montré que je répondais présent donc ça reste une bonne performance. C'est mon premier titre en grand bain, ça se fête quand même (rires). Pour l'instant, c'est de la joie même s'il y a une petite déception quand même, mais il ne faut pas y penser. Je ne sais pas encore si le relais part, je l'espère, mais en attendant je vais tout donner sur le 100 m nage libre demain et, vu la forme, il y a moyen de faire un gros truc."

À Montpellier, Louis Delvinquière