Il est entré en gladiateur et a marqué au fer ses adversaires. Maxime Grousset a conquis la piscine olympique Angelotti, lundi 16 juin, à l'occasion de la troisième journée des championnats de France de Montpellier, en remportant le 100 m nage libre (47"50). Arrivé deuxième (48"02), Rafael Fente-Damers a validé sa participation à ses premiers championnats du monde, après avoir fait les Jeux olympiques l'année dernière. Dans la liste des nouveaux qualifiés également, Analia Pigrée a été sacrée sur 50 m dos (27"36), tout comme David Aubry sur 800 m nage libre (7'48"41).
Lilou Ressencourt a elle aussi validé sa participation sur une deuxième épreuve aux Mondiaux avec le 200 m papillon et un temps U23 à la clé (2'08"81). Dans les performances notoires, Marina Jehl a amélioré de près de deux secondes son record personnel sur 200 m nage libre (1'58"17) devant une Lucile Tessariol aussi en grande forme (1'58"39 RP). Ils sont désormais onze à avoir validé des minima individuels sur ces championnats de France.
Maxime Grousset, champion de France du 100 m nage libre (47"50) : "Je prends une petite boîte à la fin"
"Je prends une petite boîte à la fin, je prends bien, bien cher. Il faudrait que j'arrive à faire la même chose en arrivant à rester bien relâché, mais franchement, au premier 50 m, je n'en mets pas tant et il va falloir trouver une solution pour terminer plus vite aux championnats du monde. Mon meilleur passage était ce matin déjà, et là je refais beaucoup mieux, donc c'est de bon augure. On a réfléchi et le plus logique pour faire moins de 47", c'est passer en moins de 22"5, ce que j'ai fait là, mais avec un gros retour que je n'ai pas encore. Je dois gagner cinq dixièmes dans le dernier 50 m. Je suis vraiment très très content pour le relais (qui devrait partir, ayant réalisé les temps cumulés demandés), ce sont des potes depuis longtemps, je les connais depuis un moment maintenant. Ça va être intéressant de les voir évoluer en championnat du monde, avec les grands, mais je serai là pour les accompagner et les porter si je peux. Là, je pense à ma prochaine course du 50 m nage libre et on verra bien pour le reste."
Rafael Fente-Damers, vice-champion de France du 100 m nage libre (48"02) : "C'est tellement proche mais aussi tellement loin"
"Cette fois je n'ai pas tapé la ligne. C'est ma meilleure performance individuelle, mais quand tu vois le tableau et écrit 48"02, tu te dis que c'est tellement proche mais tellement loin les 47, alors tu restes un peu choqué. Il n'y a pas eu de célébration car Maxime me bat aussi de loin, donc c'était un peu plus calme. J'ai bien pris la vague de Maxime au début, donc j'était un peu fatigué dans le dernier 25 m, alors que d'habitude je gère. C'est pour ça que j'aime nager avec Max. Il y a beaucoup d'années, je lisais ses interviews qu'il disait qu'il savait se bagarrer mais qu'il ne savait pas gagner, que ça lui coûtait cher. Et après il fait champion du monde au 100 m papillon. Alors on ne fait pas les mêmes épreuves, ni avons le même style, mais c'est un modèle, alors faire la bagarre avec lui, ça me fait vraiment plaisir. Aujourd'hui, il m'a battu, mais je ne peux pas en dire autant pour le futur. On espère les 47 secondes pour cet été à Singapour. Avec le niveau qu'il y a en ce moment, on verra comment ça se passe. J'essaierai de passer en demi-finale et on verra bien. Il faut retourner à l'entraînement et on verra comment ça se passe."
David Aubry, champion de France du 800 m nage libre (7'48"41) : "J'en attendais beaucoup et, à la fin, c'est l'explosion de joie"
"Je l'attendais tellement cette course. J'étais tellement déçu après le 400 m et le 200 m, je me suis mis un coup de stress pas possible et je me suis dit que j'allais devoir faire le 1500 m, sachant que je n'avais pas fait du tout de foncier cette année, je me voyais mal rien faire cet été. J'en attendais beaucoup aujourd'hui et à la fin, c'est l'explosion de joie. Je n'en pouvais plus, j'ai éclaté et de voir 7'48"41 au tableau, c'était génial. J'ai arrêté cinq mois après les Jeux, ce que j'ai voulu, que je me laissais cette année pour voir ce que je pouvais faire. Je n'en attendais pas trop, mais je me suis mis la pression tout seul tout au long de l'année. Je fais 7'48 aujourd'hui, ce qui n'est pas dingue, mais c'est tellement dur de faire des temps le jour J, que j'arrive en étant stressé comme pas possible, je me crispe, je n'arrive pas à trouver mes sensations. Il ne reste plus qu'à récupérer et prendre du plaisir, parce que je vais à Singapour."

Analia Pigrée, championne de France du 50 m dos (27"36) : "Il y a encore du boulot, mais je suis très contente"
"À chaud, tout de suite, je suis contente de ce que j'ai fait. Après, la touche était vraiment loin, je pensais que ça n'allait pas passer par rapport à ça. Quand j'ai vu 27"3, c'est quand même un très bon temps qui me place parmi les meilleures du monde, donc je suis très contente. Il y a encore du boulot, mais je suis très contente. Je n'ai rien changé à ma préparation (par rapport au fait que l'épreuve devient olympique), on s'entraîne quand même sur du 100 m, je n'aime pas faire que du 50 m, ce n'est pas vraiment fun. J'aime bien me jauger avec mes coéquipières aux entraînements, voir ce qu'elles font. Même le long, je n'aimais pas trop ça mais maintenant, ça va, je commence à kiffer l'endurance. C'est de bon augure que ce soit aux Jeux, mais je ne laisse pas tomber le 100 m dos."

Mary-Ambre Moluh, vice-championne de France du 50 m dos (27"43) : "Je suis assez contente du temps"
"Je suis assez contente du temps, surtout. C'est sûr que j'aurais aimé gagner, même hier quand je suis rentrée dans ma chambre après ma course, je me suis dit 'Bof, gagner c'est mieux quand même. Ça m'aurait fait encore plus plaisir.' Je suis super contente du temps, 27"4 alors que j'ai longtemps stagné autour de 27"7 et là passer en dessous des 27"5, avec une course qui n'est pas parfaite, ça me fait plaisir quand même. Je n'ai jamais vraiment trop travaillé que le 50 m dos, c'est venu assez naturellement. Après c'est sûr qu'il y a un travail de force à faire qui sera bénéfique sur mes courses et qui le sera sur 50. C'est encourageant, je suis contente que ça devienne olympique, même si je pense que beaucoup de personnes vont commencer à s'y mettre et se focaliser que sur ça, donc ma prédiction est que ça sera encore plus rapide dans les années à venir comme épreuve."
À Montpellier, Louis Delvinquière