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Quelle soirée ! Le mardi 17 juin, quatrième journée des championnats de France de Montpellier, restera à jamais dans les annales. Pas forcément par les temps qui, à l'international ne signifient pas tous le proche du grandiose, mais par la dramaturgie d'une soirée marquée par un nouveau record de France explosé du 50 m brasse par Antoine Viquerat en 27"02 (déjà établi le matin en 27"34 par Jérémie Delbois). Et la grande surprise de la première qualification en équipe de France de Pierre Goudenèche, deuxième de l'épreuve en un temps canon de 27"10. Béryl Gastaldello aussi, a de quoi avoir le sourire. En 53"60 sur 100 m nage libre, elle valide son ticket pour un petit centième en direction de Singapour, elle qui avait le cou bloqué quelques jours en arrière. 

Enfin, sur 200 m dos, Yohann Ndoye Brouard a signé une course à la stratégie parfaite pour s'offrir le titre (1'56"38) devant un Antoine Herlem, deuxième et qualifié (1'56"52), qui surprend le 4e des Jeux, Mewen Tomac, troisième. Avec ces quatre nouveaux qualifiés de la soirée, le contingent français, qui voit également le temps demandé pour le relais 4x100 m nage libre féminin établi ce soir et qui devrait rejoindre le groupe France en partance pour Singapour, voit son nombre de nageurs qualifiés monter à quinze sur ces championnats montpelliérains.

 

Béryl Gastaldello, championne de France du 100 m nage libre (53"60) : "Ma vie est un film"

"Ma vie est un film, c'est le cas de le dire. Je ne sais pas comment expliquer. Je vaux bien mieux que ça. Le temps en soi est décevant, mais ce soir, c'était une victoire. Je me suis bloquée le cou, je n'ai pas pu nager pendant cinq jours, je ne pouvais même pas promener mes chiens, tourner la tête, la pencher, c'était une torture. Ce soir, c'est vraiment une belle victoire et une preuve de résilience. Je me suis levée un matin, ça ne bougeait plus du tout. J'ai voulu forcer et ça a empiré. J'étais dans une prépa très, très forte mais la fin a été perturbée, donc franchement ce soir cette qualification est une victoire et me donne l'opportunité de faire une bonne préparation pour les Mondiaux. Je sais que je pourrais vraiment aller chercher quelque chose. C'est vraiment top. Les filles ont bien nagé aussi, Marina est en train de faire une compétition de dingue. Je suis vraiment fière en tant que capitaine de rejoindre l'équipe de France, ça rajoutait aussi une petite pression supplémentaire de me dire que ça aurait été bête qu'ils partent sans moi. C'est important pour moi d'être là et d'assumer ce rôle."

 

Yohann Ndoye Brouard, champion de France du 200 m dos (1'56"38) : "Je l'ai plutôt joué stratégique"

"J'ai un peu appréhendé cette finale, comme d'habitude. Je l'ai plutôt joué stratégique en essayant de suivre les autres pour avoir un beau finish. Je vois qu'à 100 m je n'ai pas encore beaucoup fait, donc j'ai envoyé la dernière coulée et j'ai fait un beau final, un peu comme le Grec au Giant Open, mais avec deux secondes de plus. J'ai ressenti de ces moments où il y a un excès d'énergie qui nous arrive, on a l'impression que rien ne peut nous arriver, je pense que j'aurais pu faire 10 mètres de plus. Ce matin j'avais beaucoup de choses en tête, parce que j'avais un examen de kiné à 13h30. À 5h du matin, je n'avais que ça en tête, j'étais un peu stressé. J'ai fait une journée millimétrée en pensant aux choses les unes après les autres. Il y a eu beaucoup d'émotions qui sont passées pendant la journée. Ce n'était pas facile à gérer, mais c'est ce genre d'épreuves qui nous fortifient et c'est bien pour la suite."

 

Antoine Herlem, vice-champion de France du 200 m dos (1'56"52) : "On peut travailler et faire de la natation de haut niveau"

"On est de retour, c'est tout ! Je suis content. Je n'ai pas eu une saison facile. Depuis cette année j'ai la chance de pouvoir être en alternance avec une entreprise qui me soutient et comprend mes horaires pour pouvoir m'entraîner. Je suis très fier de pouvoir montrer à la France entière qu'on peut travailler et faire de la natation de haut niveau. Je suis toujours là et il n'y a que de la joie. Je suis très content de pouvoir faire la compétition contre ces personnes exceptionnelles, Yohann, Mewen et tout le reste, qui sont de très bonnes personnes et de très bons adversaires qui me permettent de me surpasser tous les jours à l'entraînement et d'aller chercher des performances comme ça."

 

 

Antoine Viquerat, champion de France du 50 m brasse (27"02 RF) : "Ça fait du bien de faire ce temps-là"

"On a nagé vite (rires). Cette année je me suis plus concentré sur le 50 et le 100 m, donc forcément j'ai essayé de prendre un peu de muscles, même si ça ne se voit pas. J'ai développé de la vitesse et ça commence à payer. Le 100 m était assez décevant dans la gestion et la technique, donc ça fait du bien de faire ce temps-là. C'est énorme, mais malheureusement le record de France au niveau international ne restait pas compétitif. On était obligé de le faire pour les championnats du monde. C'est une satisfaction. Le 50 est aussi quelque chose que je découvre un peu et à apprécier plus ou moins."

 

Pierre Goudenèche, vice-champion de France du 50 m brasse (27"10) : "C'est la plus grande joie de ma life"

"Ce qu'il vient de se passer, c'est que je viens de sortir le meilleur chrono de ma life, au moment où je devais le sortir. J'avais fait un gros temps à Chamalières en décembre et, depuis, j'ai eu quelques imprévus, une petite opération de l'appendicite. Et merci à mon club et ma famille qui me soutiennent tous les jours, parce que je suis insupportable, franchement (rires). C'est juste incroyable, je n'y crois même pas. C'est la plus grande joie de ma life. Quand j'ai commencé à nager, j'étais un nageur estival dans un petit bled de Charente avec ma grand-mère et mon grand-père. Donc arriver là et me dire que je vais aux Mondiaux, c'est juste incroyable. Il faut croire en ses rêves. Je disais à tout le monde que je voulais aller à Singapour, j'y pensais toujours et maintenant j'y vais. C'est ce qui est chouette. Record de France ce matin, ça m'a mis une pression dingue parce que je nageais juste après et là, Viquerat fait 27"02, donc il l'éclate et moi je le bats aussi. Malheureusement il n'est pas pour moi, mais ça sera pour plus tard (rires). Quand je touche, je vois que je suis deuxième donc je suis content pour ça, puis je me rappelle du temps de qualification, et là c'est... c'est dingue. C'est un rêve de gosse de représenter son pays à l'international. C'était un rêve quand je voyais les bonnets de l'équipe de France d'en avoir un un jour et là, je vais l'avoir, donc c'est juste dingue. Je suis trop content.

 

 

À Montpellier, Louis Delvinquière

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