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Il était intouchable. Maxime Grousset a conquis, samedi 6 décembre aux championnats d'Europe petit bassin de Lublin, son deuxième sacre de la semaine. Après le 100 m papillon de la veille, le 100 m nage libre a souri au Néo-calédonien, irrésistible et intouchable sur son épreuve fétiche. En 45"17, il devient le troisième meilleur performeur français de tous les temps et conserve son sacre sur la course reine. Ce dernier mot pourrait bien convenir à Béryl Gastaldello. Juste avant le couronnement de "Max", la capitaine des Bleus s'est offert l'argent sur le même 100 m nage libre. Avec un temps synonyme de record de France et même d'Europe - mais battu par Marrit Steenbergen en finale -, elle a amélioré, non sans émotions, sa meilleure marque à 30 ans. Lui n'est pas passé loin de ramener une autre médaille à la France, mais Mewen Tomac aura dû se contenter de la quatrième place sur 200 m 4 nages. Pour le reste de la soirée sur 50 m dos, tous ont passé le cap des demi-finales, d'Analia Pigrée, à Mewen Tomac en passant par Lucien Vergnes qui, pour sa première équipe A, vivra sa première finale internationale. 

 

Maxime Grousset, champion d'Europe du 100 m nage libre (45"17, RF) et qualifié en finale du 50 m nage libre (meilleur temps en 20"83) :

"Je suis très content. C'est un très gros chrono et, en réalité, je m'attendais à faire ça et peut-être mieux. Je ne veux pas dire que je suis déçu, parce que c'est une médaille d'or, c'est la Marseillaise, c'est mon meilleur temps, c'est très maîtrisé. C'est tout ce qu'il faut. Pour descendre en dessous de 45, il me manque peut-être un poil de fraîcheur. C'était mon titre, même si je n'avais pas trop de doutes sur le fait que j'allais gagner cette course. Même si le Croate a très bien nagé, je l'ai peut-être un peu emmené, il a fait une belle course, mais je n'avais pas de doute. C'était surtout au niveau du chrono et ma satisfaction personnelle. Là au niveau du chrono, faire un tout petit 45, c'est vraiment cool. C'est une meilleure performance que ce que j'ai fait en relais. Il manque peut-être ce petit truc en plus : partir plus vite, peut-être. 21"7 n'est pas encore assez rapide. Je fais la même course qu'hier et j'ai juste terminé le dernier 25 m. Donc c'est cool, cela veut dire que je peux répéter tout ce qu'il faut, ce que j'ai travaillé à l'entraînement. Le travail paie et c'est cool. 

C'est très maîtrisé parce qu'on va arriver en grand bassin et en grand bassin, il faut savoir nager. Et je sais que je le fais. Il n'y a pas que les coulées, je sors vite, mais je sais maintenir la vitesse à plat et ça me donne beaucoup de confiance pour la suite. Il faut que je récupère pour demain parce que je suis un peu K.O. Je pense que je peux gagner. Szabo et Deplano vont être dangereux. Ça ne va pas être facile. Les 50 m sont parfois de la loterie, mais pour l'instant, les touches me réussissent, donc on va rester là-dessus. J'avais l'objectif de me faire un gros programme. Je suis à mon maximum depuis le début de la semaine, c'est monté les deux derniers jours, heureusement pour moi, mais je suis content de pouvoir répéter et ça me donne beaucoup d'espoir et de confiance pour la suite."

 

 

Béryl Gastaldello, médaillée de bronze du 100 m nage libre (50"60, RF) et qualifiée en finale du 50 m nage libre (3e temps en 23"67) :

"Je l'avais, je l'avais, je l'avais... J'avais la victoire. Avec du recul c'est déjà fantastique de refaire 50"6. Je fais aussi le record d'Europe dans cette course, donc c'est vraiment fantastique. Record de France, mon 34e et c'est une grande fierté. Je reviens de tellement loin, que j'en ai envie de pleurer. J'adore tellement la compétition que je n'aime pas me faire battre, il y a cette petite déception, mais il ne faut pas oublier d'où je viens. Faire 50"6 alors qu'il y a deux semaines j'ai failli déclarer forfait... C'est un mix d'émotions parce qu'à 30 ans je fais mon meilleur temps et j'espère que ça en fait taire plus d'un. Je ne veux plus qu'on parle de mon âge. Avec Max on est 'On fire', la team INSEP, la team France. je suis vraiment contente du travail accompli et cela prouve que je suis au bon endroit aussi. Je suis heureuse dans ma vie. Ce que j'ai traversé dans ma vie depuis le mois de septembre, rien que ça, il ne faut pas que j'oublie. La résilience.

 

 

Mewen Tomac, quatrième du 200 m 4 nages (1'52"79, RP) et qualifié en finale du 50 m dos (5e temps en 22"98) :

"J'y ai cru (rires). Pour moi je fais une bonne brasse, mais ils sont vraiment plus forts que moi, donc forcément ils m'ont bien rattrapé. Après, en crawl, j'ai fait ce que j'ai pu mais la fatigue de la semaine commence à se faire ressentir. Je suis content quand même, parce que je voulais faire 1'52, mais moins content parce que Léon me bat toujours en grand bassin (rires). C'était mon petit objectif. Au moins ça (rires). Je suis quand même content. S'il n'y avait pas eu toutes les courses avant, cela aurait été possible, mais c'est le jeu de la compétition. Je suis aussi dans l'objectif de m'entraîner à beaucoup nager. Je tiens bien, je fais encore moins de 23" au 50 m dos et même si je suis fatigué, j'arrive à nager vite et c'est bien pour préparer Paris."

 

Lucien Vergnes, qualifié en finale du 50 m dos (8e temps en 23"08, RP) :

"C'est super, franchement ! C'est ma première course en équipe A et je fais une finale. Ça va être cool ! Je suis à la 8 et c'est du 50 m dos, donc je n'ai rien à perdre. C'est assez fou. Aux Etats-Unis on n'avait pas beaucoup de dossistes et beaucoup de brasseurs dans mon équipe, donc je me suis retrouvé à faire un peu de dos et c'est vrai que je ne suis pas trop mauvais en dos. Je m'y suis assez bien fait, surtout dans les relais et j'aime beaucoup. Je prends beaucoup de plaisir. Je fais quand même une finale européenne, donc c'est de bon augure pour cet été. Après, je n'en ai jamais fait en grand bassin. J'ai commencé en bassin de 25 yards et là 25 mètres, donc on va voir, mais pourquoi pas la tenter cet été. Il y a beaucoup d'histoires qui arrive comme ça, par hasard, mais c'est sympa et j'ai hâte."

 

Analia Pigrée, qualifiée en finale du 50 m dos (4e temps en 26"45) :

"C'était l'essentiel. Il y a quelques règlements techniques à faire parce que la course n'était pas parfaite. Ce matin, c'était tranquille, mais là je suis un peu mitigé. Je pense que j'ai vu les erreurs et ça ira mieux pour demain. La deuxième coulée n'était pas assez efficace, surtout sur les trois dernières ondulations. Même le départ, j'ai trouvé qu'il n'était pas assez bien. La nage je suis très bien, mais les parties sous l'eau étaient plus dures, ce n'était pas efficace. On ne va pas se priver demain. C'est une finale, il va falloir y aller, donc je vais essayer de me mettre un peu de pression, parce que je n'ai pas l'habitude de m'en mettre (sourire). On verra bien demain."

 

À Lublin, Louis Delvinquière

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