Quelle fin en fanfare. Tels des maestros, Yohann Ndoye-Brouard, Léon Marchand, Maxime Grousset et Yann Le Goff ont débarqué pour la dernière fois sur l'aire de départ des championnats du monde de Singapour, dimanche 3 août, avec une certaine réussite au rendez-vous. Quelques minutes après le sacre de Léon Marchand sur 400 m 4 nages, ils sont devenus vice-champions du monde du 4x100 m 4 nages, épreuve sur laquelle les trois premiers relayeurs avaient été bronzés aux Jeux de Paris l'an dernier. Ayant nagé le matin, Jérémie Delbois et Clément Secchi sont eux aussi médaillés sur cette épreuve. Cerise sur le gâteau de magnifiques championnats avec huit médailles (quatre en or, une en argent et trois en bronze), la France termine au troisième rang des nations en natation course, derrière les géants des Etats-Unis et l'Australie. Tous sports confondus, la France est septième avec les deux médailles de Marc-Antoine Olivier en eau libre, soit un total de la délégation française dedix médaillés. Au terme de cette fabuleuse soirée, encore teintée d'une certaine féérie nous replongeant un an auparavant, ils sont arrivés en zone mixte pour témoigner de leurs émotions.
Relais 4x100 m 4 nages, vice-champion du monde (3'27"96 record de France) :
Yohann Ndoye-Brouard (52"26) : "Oui très cool, on a réussi à monter sur la plus haute marche qu'on pouvait faire ce soir. On fait record de France, comme on l'a dit à la télé sur France 3, Yann remplace Florent Manaudou et il lui prend son record de France aussi, donc c'est très cool. On fait que s'améliorer sur ce relais et je pense que ça va encore monter en puissance jusqu'aux Jeux de Los Angeles. Toi t'en parlais depuis le début de la semaine, c'est que t'étais très focalisé sur ce relais. Oui j'allais même annoncer un record du monde, mais on attendra plus ça."
>> Pour lire la réaction de Léon Marchand (58"44 en brasse), rendez-vous sur ffnatation.fr <<
Maxime Grousset (49"27) : Oui, la meilleure façon de conclure, c'était de monter sur la boîte et d'attraper une belle couleur, ce n'était pas évident de faire premier, parce que les Russes ont vraiment nagé vite, c'était ce qui était redouté, mais la course s'est passée comme prévu, on n'était pas dans le bouillon, mais à la 7 donc on était bien, et après mon but c'était de donner le relais en premier, et Yann de résister. Il a fait un relais magnifique, l'équipe a fait un super truc. On a regardé la course de Léon, mais on est resté focus sur nos courses, on va dire que c'est un relais, mais chaque individualité fait que le relais brille, donc il fallait rester focus, pas s'éparpiller sur des pensées, mais on a quand même regardé. Léon a gagné évidemment, et on s'est dit qu'il était en forme. J'étais encore mieux, même si je suis très loin des murs, malheureusement je voulais faire 48, c'était mon but, je voulais faire 48, un temps de crawl, en papillon, donc je ne suis pas loin. Je sais ce qu'il me reste à faire, à bosser un petit peu les arrivées au mur, et franchement c'était chouette. C'est la cerise sur le gâteau, je peux dire que c'est ça, c'est la cerise sur le gâteau, on voulait aller chercher le mieux sur cette dernière journée, et finir 3ème édition du championnat, quand même, ce n'est pas rien. Je ne sais pas si on a déjà fait ça, mais en tout cas, on peut être fiers de cette équipe. Je ne suis pas encore redescendu de mon nuage, je ne vais pas forcément redescendre tout de suite, parce que je profite encore de toutes ces émotions, et après je vais bien profiter de mes vacances, encore mieux que celles de l'année dernière. Je retiendrais plein de choses, que je suis un papillonneur déjà (rires), mais que je n'ai pas envie d'abandonner le crawl non plus, parce que j'aime ça. Que je suis capable de gagner deux fois, que je peux me faire confiance à 100% sur chaque événement, on l'a vu déjà au championnat de France, quand je suis arrivé avec une préparation pas terrible, j'ai fait des supers chronos avec une bonne préparation, et le travail va continuer l'année prochaine. Mais pour l'instant, un petit peu de vacances. Les championnats d'Europe donnent envie, Ponti a déjà commencé à me dire : 'L'année prochaine c'est moi qui te bat en France, devant ton public', donc il commence déjà à me charrier un peu, mais je ne compte pas me laisser faire."
Yann Le Goff (47"99) : "Ouais, c'est la soirée parfaite, c'est la compét' parfaite pour l'instant, c'est ce que je retiens, c'est complètement fou. Je ne sais pas combien de fois j'ai utilisé ce mot-là, mais c'est vrai que j'ai pris énormément de plaisir, c'est vrai que c'était une course à enjeux, je l'ai bien senti, mais j'ai quand même réussi à nager assez bien, donc je suis content, et l'équipe avait fait un très très gros boulot avant, donc c'est sûr que c'est énorme. Elle était horrible cette dernière longueur, elle était super dure, mais l'avantage que j'avais c'était que je regardais de l'autre côté, donc je ne les voyais pas venir, j'essayais d'être vraiment concentré sur moi, et j'ai réussi à tenir cette deuxième place, donc je suis très content. Ouais, c'était vraiment très dur, mais je savais que ça allait être dur, mais là, c'est vrai que je pense que c'est aussi tout le poids de la compétition qui est descendu, je ne pensais vraiment pas nager autant, je devais sur le papier pas nager autant, finalement ça a été une compétition à rallonge, et heureusement, parce que je suis super content d'avoir fait ces deux médailles sur les deux derniers jours. C'est fou de partir en dernier de ce relais, c'est un rêve, il n'y a que des champions qui ont lancé ce relais, j'ai l'impression de ne pas trop être à ma place pour l'instant, mais en tout cas, je suis super content d'avoir pu finir ce relais dans tous les cas, donc c'est que du bonheur. Ça tremble un peu sur le plot, après je me suis dit que je ne vais pas trop regarder à côté, je voyais forcément qu'on était premier dans les premières places, mais j'essayais vraiment d'être focus sur moi, parce que de base je suis vraiment quelqu'un qui nage le 200 crawl, donc il ne fallait pas que je surnage ou que je fasse ce que je ne sais pas faire, donc j'essayais d'être vraiment sur moi, mais oui forcément, je tremblais beaucoup (rires)."
À Singapour, Louis Delvinquière