Une bien belle surprise. En série du 4x100 m nage libre mixte, samedi 2 août pour l'avant-dernière matinée des championnats du monde de Singapour, le relais français a largement assuré et a même étonné. Deuxième temps, ils se sont donc qualifiés pour la finale où ils nourriront une certaine ambition. Avant cela, Béryl Gastaldello a montré qu'elle était toujours en grande forme. Au lendemain de sa sixième place sur 100 m nage libre, elle s'est qualifiée avec le... sixième temps sur 50 m nage libre. Elle sera en demi-finale dans la soirée (à partir de 13h en France). Analia Pigrée devra elle attendre si un forfait est déclaré, elle qui termine 17e et première au repêchage éventuel. En fin de matinée, Damien Joly a signé le huitième temps du 1500 m nage libre et s'est qualifié pour la finale, sur ses septièmes championnats du monde. Onzième, David Aubry en a terminé avec sa compétition.
Relais 4x100 m nage libre mixte, qualifié en finale (2e temps en 3'24"21) :
Rafael Fente-Damers (48"72) : "C'était dur pour moi, mais ça rentre en finale, c'était le but. Maxime (Grousset) devrait rentrer dans ce relais ce soir, probablement à ma place. Je me suis senti fatigué, j'avais le contrôle anti-dopage jusqu'à 1h30 du matin hier, donc c'était dur mais il ne faut pas trouver d'excuse, il faut attaquer. Je suis ici pour faire des relais et c'est ce que j'ai essayé de bien faire."
Yann Le Goff (48"01) : "On est deuxième du matin, donc on sera bien placés ce soir. C'était l'objectif d'essayer de bien nager pour que ça rentre en finale et c'est encore mieux car on est vraiment bien placés. Tout le monde a fait le taff et mine de rien, on n'est pas dégueulasses à côté des autres."
Albane Cachot (53"93) : "C'était génial. C'était mon quatrième relais et je ne pensais pas nager autant sur cette compète, donc à chaque fois j'ai pu prendre de l'expérience et améliorer des choses à chaque 100 m. C'était trop bien et en plus le relais a la deuxième place. Je sentais que je revenais sur le deuxième 50 m (rires) et c'était l'objectif puisque c'est ce que je voulais travailler le plus, donc trop bien."
Marie Wattel (53"55) : "On savait que les garçons étaient un peu fatigués puisqu'ils ont eu le 4x200 m hier. Avec Albane on était un peu plus fraîches, donc on s'est dit qu'on allait faire le job. On est fières. Je pensais nager que le premier jour et au final on fait plusieurs épreuves, on s'amuse. La forme est encore là donc c'est cool et j'essaye de profiter à chaque course. Je me suis dit qu'il fallait vraiment qu'on passe les séries parce qu'il y a peut-être un truc à aller tenter ce soir. Si on a notre meilleure équipe ce soir, on a peut-être une chance, donc on verra bien ce que ça donne. J'ai confiance en cette équipe de France."

Béryl Gastaldello, qualifiée en demi-finale du 50 m nage libre (6e temps en 24"53) :
"Franchement, je me suis sentie vraiment bien. Je pense que je peux être plus explosive sur le départ. J'ai accéléré. La touche n'est pas terrible, terrible, donc à voir ce qu'il y a à corriger ce soir, pousser plus fort et plus rapidement pour aller plus vite et chercher un meilleur temps et pourquoi pas un petit record de France ce soir. Ce serait cool. Je suis dans de bonnes dispositions. L'objectif est de faire la meilleure performance et aller chercher la finale. Ça va être sympa, une bonne bataille ce soir.
Le record est un vrai objectif, parce que ça veut dire que personne n'a fait ça avant en France, donc c'est un bel objectif. Un record perso est déjà top, mais le but est de s'améliorer à chaque fois que je nage. Pour l'instant, ça a été le cas, donc j'ai envie de continuer sur cette belle lancée.
Il y a beaucoup de fierté par rapport à hier (6e du 100 m nage libre) et une part de déception parce que je pouvais quand même me rapprocher un peu plus des 52". Mais c'est la première fois que je faisais une finale mondiale, première fois que je faisais un meilleur temps en finale mondiale au mois d'août, donc de gros paliers ont été franchis. J'ai un tatouage dans le dos qui dit "qui va doucement, va sûrement et va longtemps", en italien et ce n'est pas pour rien.
Au niveau des temps, c'est la même chose pour rentrer en demie et en finale. Même si ça nage plus vite au 50 m, ça a l'air d'être à peu près pareil. Je crois que je fais onzième aux Jeux en 24"5-6. Je pense que ce sera 24"3 pour rentrer en finale ce soir, donc pour moi il faut aller chercher un record de France pour rentrer en finale ce soir. C'est pour ça que c'est mon objectif."

Analia Pigrée, 17e du 50 m nage libre (24"93) :
"Ça va, ce n'est pas un mauvais chrono. Je suis première réserviste, donc c'est un peu dur parce que tu ne sais pas si tu vas nager ou pas. C'est un de mes meilleurs chronos le matin, donc je suis assez contente. Il n'y avait vraiment personne autour de moi (les lignes d'eau à côté étaient non partantes), je n'avais pas grand-monde à qui me raccrocher. Je ne savais pas si j'allais vite ou pas, mais c'est le jeu. Le fait de n'avoir fait que du dos, c'était un peu compliqué dans l'eau à l'échauffement. Je ratais un peu tout (rires), que ce soit les départs ou les reprises de nage, mais c'était assez fun de faire du crawl et que ce soit à l'international, parce que je n'en ai jamais fait. Il peut y avoir un forfait et il faut s'attendre à tout donc je vais vivre ma journée comme si je nageais ce soir."

Damien Joly, qualifié en finale du 1500 m nage libre (8e en 14'51"06) :
"Je suis satisfait d'avoir nagé, d'avoir retranscrit ce que je fais à l'entraînement. J'étais très fatigué quand on est arrivés à Singapour. De jour en jour, je sentais que ça allait de mieux en mieux. Je regardais tous les jours les résultats de l'équipe avec des résultats de fou. Ça motivait et je n'avais qu'une hâte c'était de plonger pour voir ce que ça donnait. On peut être très bien à l'entraînement et des fois, dès qu'on plonge, ce n'est pas la même. Ce n'est pas le même mec ni la même nage. Donc je suis content. Je pars en contrôle, j'essaie d'accélérer mais j'ai du mal à changer de braquet. L'Australien quand il revient fort, j'ai du mal à le suivre. J'ai essayé de me donner à 1000% pour passer, malgré le fait que j'en ai pas mal donné, je me suis bien senti. Je vais bien récupérer pour nager sur une nouvelle finale et prendre du plaisir.
Ce sont mes septièmes championnats du monde et sur cette compétition, ce n'est pas celle qui m'a le plus réussi, en grand bain. J'ai fait beaucoup de neuvièmes et dixièmes places qui restent amères. Là huit, c'est bon, c'est passé et je suis content d'être dans cette finale après toutes ces années. Je prends encore autant de plaisir et je me répète, mais d'avoir une équipe comme ça... Je n'ai jamais vu une équipe aussi jeune (rires) et qui s'entendent bien tous ensemble. Ils sont tous là, motivés, ont leur plan, font leur meilleur temps et savent pourquoi ils sont là. Ils ne sont pas perdus comme moi j'ai pu l'être au début et c'est cool. Ça donne beaucoup de fraîcheur et je me nourris de toute cette jeunesse. J'ai encore envie de m'arracher et faire mes meilleurs temps."

À Singapour, Louis Delvinquière