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Ce garçon est hors normes. Léon Marchand a battu, mercredi 30 juillet, le record du monde du 200 m 4 nages en demi-finale des championnats du monde de Singapour. En un temps extraordinaire de 1'52"69, le Toulousain a tutoyé les cieux, une nouvelle fois, un an après ses quatre sacres à Paris et surtout après avoir frôlé ce record du monde pour six centièmes en finale olympique. Touché par la grâce, sûr de lui et de ses choix, il a semblé d'une sérénité déconcertante, d'une facilité dont lui seul a le secret et d'une puissance si délicate qui fait de ce jeune nageur le meilleur du monde. Au-dessus des nuages, soleil plein, haut, bien plus haut que Ryan Lochte qui en 1'54"00 détenait depuis 2011 le record du monde, Léon Marchand n'a pas (encore) remporté l'or, mais a déjà coché la case principale qu'il avait en tête : détenir ce second record du monde, après celui du 400 m 4 nages de Fukuoka 2023, où il avait délogé Michael Phelps pour conquérir l'or. Adulé, congratulé même par un public majoritairement chinois souvent derrière les siens, le héros du peuple français est arrivé en zone mixte, sourire aux lèvres et détendu.

 

Léon Marchand, meilleur temps des demi-finales du 200 m 4 nages (1'52"69 WR)

"C'est une victoire. Surtout que ce n'est pas un record égalé. C'est une seconde et quelques, donc j'ai un peu du mal à y croire à ce 1'52 au 200 m 4 nages, donc je suis trop content, c'était trop bien. Aujourd'hui je me sentais vraiment bien, je ne vais pas mentir. Avant la course, dans l'eau, je pense que j'étais vraiment très léger, je prenais beaucoup d'eau et techniquement, c'était vraiment bien. J'avais vu avec Bob et Nico, on s'est dit qu'il fallait y aller dès ce soir. Donc je pars à fond dès le début, j'étais hyper bien relâché, je prends aussi beaucoup d'eau. Je pense que mes coulées sont à 15 m à chaque fois, il n'y a pas trop d'erreur. Après, je ne savais pas que j'étais aussi rapide. J'attendais la brasse pour voir, mais je suis arrivé et je me suis dit qu'il fallait y aller parce qu'il me restait encore des jambes et surtout mentalement, j'avais envie d'aller au combat.

Je pense que c'est tout le travail de puissance que j'ai fait cette année. Je prends plus d'eau et sur le papillon, j'essaie vraiment de tourner les bras au maximum. Je n'ai pas trop pensé à ce qui était technique. Après, le dos est devenu ma force alors que c'était ma pire nage. La brasse il me restait des jambes donc j'ai essayé de construire ce 50 m. Le crawl était vraiment difficile parce que j'étais sur une allure assez rapide. Mais c'était une course géniale. Après j'ai envie de profiter et de réaliser tout ça.

Je ressens une explosion de... je ne sais même pas décrire cette émotion. C'est de la surprise et de la joie. De me dire que tous les choix que j'ai fait cette année était les bons et aussi de remercier tous les gens qui étaient derrière moi. Je l'avais dans la tête depuis deux-trois ans ce record. Cette année je me suis blessé mais je me suis entraîné tous les jours. Il n'y a pas un moment où je n'étais pas dans l'eau depuis les Jeux. Je ne pensais juste pas que ça allait arriver aussi tôt, c'est tout.

Je pense que le but était aussi de me libérer pour la finale. Je savais que j'avais une chance de le faire, donc j'ai saisi chaque chance l'une après l'autre. Maintenant je vais essayer de bien dormir, ça va être compliqué (sourire), mais demain la finale va être cool. Je vais déjà essayer de comprendre ce que je viens de faire, ça va peut-être mettre quelque temps (rire) mais je vais déjà me projeter sur la finale."

 

À Singapour, Louis Delvinquière

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