Il semblait léviter depuis les séries, mais cette impression était une réalité. Toujours aussi impressionnant bien que malmené une bonne partie de la course par Noè Ponti, Maxime Grousset a conquis, lundi 28 juillet aux Mondiaux de Singapour, son deuxième sacre mondial, cette fois-ci sur 50 m papillon, après l'or de Fukuoka en 2023 sur 100 m papillon. Une performance remarquable, un moment unique où le Néo-calédonien est venu souffler l'Helvète à la touche, rappelant des souvenirs du duel Phelps-Cavic à Londres en 2012.
Maxime Grousset, champion du monde du 50 m papillon (22"48, RF) :
"Je ne sais pas, ça fait encore plus de bien, ça fait vraiment plaisir. C'était une année compliquée l'année dernière avec quand même de bons chronos, mais ce sont des choses qui rassurent. On ne fait pas ce travail pour rien et franchement, pour l'instant, je ne sais toujours pas comment j'ai fait pour gagner encore deux dixièmes. Il y avait beaucoup de tension mais en même temps je me suis senti souple, serein sur cette finale. Je ne saurais pas quoi dire à chaud, mais je me suis senti très bien. Franchement, c'était très chaud. J'ai vraiment lancé mes bras, je savais que je ne pouvais pas rajouter un coup de bras, j'ai hésité jusqu'au dernier moment. Heureusement que je ne l'ai pas fait, je suis resté sur ma vitesse, j'étais quand même un peu loin du mur, mais c'est fait. je n'étais vraiment pas sûr de moi quand j'ai touché le mur, je pensais faire deuxième. Et quand je vois le 1 sur le plot, c'était la délivrance.
Je ressens de la joie à ce moment-là. C'est l'explosion. Je monte sur la ligne et je savoure ce moment parce que ça n'arrive pas souvent. Je l'ai fait une fois et je le fais une deuxième fois, je savoure chaque instant. Ça signifie que je suis en forme pour la semaine de compétition, même s'il faut bien récupérer maintenant, mais aussi que je suis pour l'instant le meilleur sur 50 m papillon et c'est une distance devenue olympique. Donc c'est une chance de médaille en plus pour moi. Pour la semaine, ça veut dire beaucoup de choses. Il faut savoir répéter les courses et les performances et je pense que j'en suis capable : "Stay tuned" comme on dit (rires).
Peut-être que ça lance aussi l'équipe, comme quand Léon gagne au 400 m 4 nages, on dit que ça y est, c'est parti pour le compteur des médailles. Et cette fois-ci, c'est moi, donc ça fait plaisir. J'ai fait une introspection après les Jeux. Après, j'ai su mettre en place des choses, des clés psychologiques et physiques, plein de choses nouvelles avec un nouveau physio. Je développe une équipe qui gravite autour de moi et pour mon projet, donc j'ai sur rebondir par diverses choses. C'est la même joie mais pas la même sensation, je ne saurais pas comment expliquer. Pour moi c'est pareil, mais c'est différent parce que ce n'est pas la première. Mais j'étais tout aussi heureux de toucher et voir numéro un."
À Singapour, Louis Delvinquière