Bob, que retenez-vous de la soirée d’hier (mardi 21 juin) de Léon (Marchand) ?
C’était très bon ! Il a signé deux belles performances sur 200 m papillon (médaille d’argent dans le sillage du Hongrois Kristof Milak, ndlr) et 200 m 4 nages (meilleur chrono des demi-finales en 1’55’’75, ndlr). Je retiens surtout qu’il a réalisé ce qu’il voulait. Donc, oui, on peut dire que c’était une très bonne soirée (sourire)…
Pouviez-vous imaginer qu’il parvienne à gérer la pression et qu’il enchaîne une finale et une demi-finale avec autant d’aisance et de maturité ?
Oui ! Léon a un excellent état d’esprit. Il sait ce qu’il veut. Et lorsque vous êtes bien entraîné, bien préparé physiquement, vous pouvez enchaîner ce genre de performances de haut niveau.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Comment l’avez-vous trouvé pendant cette soirée ? Etait-il stressé, concentré, surexcité ?
Il était calme, focus sur l’étape suivante, attentif à son énergie. Nous en avions parlé en amont. Je suis là pour ça, avec l’équipe de France, pour l’aider à s’organiser, être vigilant et intervenir si le besoin s’en fait ressentir.
Comment analysez-vous la performance de Léon (Marchand) en finale du 200 m papillon ?
Sa course était très bonne ! Je suis extrêmement satisfait de son chrono (1’53’’37, nouveau record de France, ndlr) et de la manière dont il a nagé. Ce qui m’a plu, c’est son relâchement sur la première moitié de course. De la sorte, il a pu accélérer dans la seconde partie et finir très fort !
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Peut-il encore progresser sur cette distance ?
Oui, bien sûr ! Nous n’en sommes qu’au début. Il y a de nombreuses manières de le faire progresser, tant sur le plan physique que dans la manière de construire son 200 m papillon.
Qu’en est-il de l’expérience acquise hier soir (mardi 21 juin) ?
Ce genre de scénario avec un enchaînement de courses à enjeux va beaucoup lui apporter. Ce qu’il a appris hier soir, c’est à quel moment dépenser de l’énergie et quand l’économiser. Des championnats du monde réclament beaucoup d’énergie aux athlètes. Il est impératif qu’ils apprennent à s’organiser pour garder de l’influx. Dans ce genre de compétition tous les petits détails ont un impact sur la performance finale. Il ne faut rien négliger.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Ce soir, Léon sera le favori de la finale du 200 m 4 nages. Comment va-t-il gérer ce statut ? Est-ce intéressant qu’il expérimente ce genre de situation dans la perspective des prochaines échéances internationales, à commencer par les Jeux de Paris en 2024 ?
Je pense, en effet, que c’est important pour lui de se retrouver dans cette situation. Il gagne des courses. Il doit assumer son statut. A ce titre, je crois que la journée de samedi (victoire en finale du 400 m 4 nages, ndlr) va lui être bénéfique. Il a pu mesurer ce qu’impliquait un titre de champion du monde : les demandes et les sollicitations médiatiques, l’énergie dépensée…
A Budapest, Adrien Cadot