Fishtail Mag, la magie du backstage | Fédération Française de Natation
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Mardi 8 Juin 2021 - 14:45

Thomas Symonds est avant tout un passionné d’art. Passé par une carrière de directeur artistique, il est notamment le réalisateur du film Immergées, un long-métrage documentaire consacré à l’équipe de France de natation artistique et son parcours aux Jeux olympiques de Rio en 2016. Toujours animé par l’expérience de ce film, il a récemment fondé la revue photographique Fishtail Mag, l’unique revue mondiale consacrée à la natation artistique et à ses coulisses. Entretien.

Pourquoi avoir décidé de créer Fishtail Mag ?

Le magazine est né du constat qu’il n’y en avait pas (sourire)... Pour moi, c’est assez surprenant pour un sport de ne pas avoir une revue qui lui est dédiée, d’autant que plusieurs disciplines dites de « niche » disposent de leur propre magazine.

Vous êtes vous-même passionné par la natation artistique ?

Je suis photographe, mais je travaille plutôt dans la mode. Cependant, j’ai réalisé un documentaire en 2016 sur le parcours olympique de certaines nageuses artistiques de l’équipe de France qui s’appelle Immergées. Suite à ce projet, j’ai constaté que les photos liées au film que je postais sur Instagram marchaient plutôt bien, et surtout qu’il y avait peu de clichés qui portaient un regard artistique sur ce sport. C’est comme ça que l’aventure a commencé. Puis, au fur et à mesure, je me suis spécialisé car j’ai été invité à des compétitions. Il se trouve que dans les petits milieux comme celui de la natation artistique, tout le monde se connaît assez vite (sourire)

(Crédit : Fishtail Mag)

Comment le projet s’est-il concrétisé ?

J’ai proposé à mon amie photographe Liz Corman, qui est un peu mon homologue américaine dans la natation artistique, de monter ensemble un magazine consacré à la natation artistique. Très vite Fishtail Mag est né. L’idée est venue quand nous étions à l’Open de France puisqu’elle y était également et je crois que deux mois plus tard sortait le premier numéro.

Qu’est-ce qui vous plaît dans la natation artistique et vous pousse à vouloir l’immortaliser ?

Moi, je suis nageur à la base, donc j’ai fait de la compétition à un bon niveau national. C’est un peu bête, mais j’adore l’eau, l’odeur du chlore. Je suis beaucoup plus à l’aise dans ce milieu. Concernant la natation artistique, ce qui en fait sa spécificité, c’est que justement ce n’est pas qu’un sport. Il permet une imagerie plus créative, originale et décalée que si c’était de l’athlétisme, par exemple. Toute la partie accessoires, maquillage, costumes, même la préparation avec le fait de se mettre de la gélatine sur les cheveux, il y a toute une routine qui peut pas paraître assez bizarre si on ne fait pas partie de ce sport. Et moi, ce que j’adore, c’est de révéler les coulisses.

C’est-à-dire ?

Je ne fais quasiment aucune photo des ballets. Les performances sportives sont secondaires dans mon travail. D’une part, il y a déjà des photographes au bord du bassin qui peuvent faire ça mieux que moi et qui sont probablement mieux équipés, mais surtout parce que ce que j’aime montrer ce sont des choses presque inatteignables, que personne d’autre ne peut voir. C’est la magie du backstage (sourire)

(Crédit : Fishtail Mag)

Le magazine suit donc cette idée et traite davantage ce qu’on pourrait appeler le décorum ?

Exactement ! Le magazine n’est pas axé sur les résultats. On ne va pas parler de tel ou tel podium ou bien d’un calendrier. On aborde les histoires humaines qu’il y a derrière la vitrine de ce sport, donc on va parler des athlètes, de leurs parents... Au niveau de la photographie les lecteurs vont voir ce qu’il se passe dans la chambre d’appels, le discours d’un coach avant la compétition, les habillages, l’entraînement, c’est tout cela qui nous intéresse davantage.

Comment se présente le magazine ?

L’idée, c’était de faire un journal classique au niveau de l’aspect, c’est-à-dire que c’est du papier journal très fin. On voulait un objet physique car j’y suis très attaché. Un objet physique ça peut se partager avec ses enfants, ses parents, ses amis, ça a une odeur, un toucher... La dimension sensorielle compte beaucoup à mes yeux. Et la seconde chose que nous voulions, c’était de le vendre à un tarif abordable. Etant donné que la natation est un sport très peu médiatisé, si on le propose en plus à des prix élitistes on devient contre-productif. Le magazine veut démocratiser ce monde inconnu pour beaucoup de personnes.

Recueilli par Issam Lachehab

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